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Permaculture, le concept

La permaculture, le concept d'origine

Permaculture pour « permanent culture »

Permaculture, « permanent culture », pour culture permanente, agriculture permanente… Vous aurez naturellement traduit de vous-même ce néologisme inventé par un Australien : Bill Mollison. Maintenant que nous savons d’où vient ce mot et par qui il a été inventé, vous vous demandez sans doute ce que ce terme recouvre.

Je trouve intéressant de faire un point sur une tendance que je trouve salutaire, à condition qu’elle ne soit pas soumises aux dimensions « mystiques » qui l’accompagnent trop souvent à mon sens. En effet, je considère, mais c’est un point tout à fait personnel, que là où il y a de la religion, de la théorisation de vie, la dictature n’est potentiellement jamais trop loin. Nous ne verrons pas ici les techniques et le « comment faire » de la permaculture, mais plutôt, ses fondements.

Le concept de permaculture s’oppose en tout point aux méthodes industrielles telles qu’elles sont développées dans les pays occidentaux, en particulier, mais pas seulement.

L’homme et la nature, l’homme est la nature !

La permaculture, ce sont 3 valeurs fondamentales :

• Prendre soin de la terre
• Prendre soin de l’homme
• Partager équitablement les ressources

Voir aussi : le film L’Éveil de la permaculture – sortie le 9 avril 2016 – Interview du réalisateur Adrien Bellay pour jaime-jardiner.com

La permaculture, c’est cultiver AVEC la nature plutôt que contre elle, avec un prérequis, la permaculture est une culture Bio, dès son précepte. Les méthodes dont elle est issue font suite à une longue observation – rythme, nature des sols, régénération, défense naturelle, météo, peuplement… La permaculture est bien sûr aussi issue d’une longue réflexion pour adapter les modes de culture, à l’entièreté du fonctionnement de la nature. Cette réflexion est à placer en opposition au grand principe de l’agriculture productiviste d’après-guerre, où les cultures utilisent la nature comme un simple support, une place, monolithique et pour un rendement peu efficace. Les méthodes de permaculture permettent un rendement surprenamment élevé sur des parcelles plus réduites. L’industrie productiviste refuse de considérer la méthode, car elle est absolument coincée dans ces absurdités : Tuer le sol sur le moyen terme, avec les intrants (nouveau mot herbicides, pesticides) et mettre des intrants (nouveau mot pour Angrais) pour nourrir et traiter les plantes qu’ils vont cultiver. Ce n’est pas de la magie, il y a des raisons pour cela.

La permaculture est la conception d’écosystèmes de production alimentaire, agricole, basés sur la diversité, la variété, la stabilité et la résilience de l’écosystème naturel. En plus clair, la permaculture est un concept où l’homme vit en harmonie avec la nature qui l’entoure, il la cultive dans le respect de ses rythmes et de ses besoins. C’est un cercle vertueux. Aujourd’hui on dit « durable » même si le mot est très largement galvaudé. La permaculture est un concept où l’homme nourrit, forme les sols, déploie  les plantations pour cultiver plus efficacement et sur la durée. La permaculture est un concept global où l’on optimise le rendement des parcelles grâce à la manière avec laquelle on les a conçues, dessinées, implantées. C’est un concept de culture où on ne retourne pas les sols pour permettre à la couche supérieure, la plus riche, la plus vivante, de donner le meilleur d’elle même.

Permaculture et mysticisme :

Il y a parfois (trop souvent ?) une dimension « religieuse », « mystique », « politique » dans la permaculture. Et ces dimensions sont sans doute – disons peut-être – à la base du retard que la permaculture a pu prendre dans son développement (Développement ayant ici une connotation déconnectée de celle de l’économie, le terme est plutôt utilisé comme un vecteur de savoir, un passage de témoin « lumineux » d’enseignement mais aussi de diffusion des techniques).

En effet nombre d’ouvrages mélangent, « amour du prochain » et techniques agricoles, un discours qui trouble le message. Force est de constater que les initiateurs du « mouvement » si l’on peut dire, étaient habités par leur projet et presque volontairement en marge d’une société qu’il ne comprenaient plus et parfois regroupés en communautés.

Les choses changent… Les écologistes ne sont plus considérés comme d’affreux beatniks et petit à petit la société, beaucoup s’intéressent à la permaculture pour leur potager et c’est bien.

Une dimension relative à la « responsabilité personnelle »

Dans son ouvrage « La permaculture » Bill Mollison traite cette question comme d’une condition préalable. Il nous indique qu’il est de notre devoir de changer de paradygme et de tenir compte des générations futures comme d’un engagement indéfectible. Et on peut lui donner raison dans le sens où, les hommes ont déjà largement et partout dans le monde, abimé durablement la terre. Durablement et peut-être même de manière irrémédiable. Il résume cette nécessité en une phrase simple : nous vivrons ensemble ou personne ne survivra

La question du rendement dans la permaculture :

Le concept de la permaculture n’est pas tout à fait ce qu’on entrevoit ces dernières années avec l’attrait des jardiniers indépendants pour ce mode de culture. En effet, ce concept, etait plutôt décrit pour une utilisation d’un terroir local pour une « petite société » pour ne pas dire « communauté » autonome. La permaculture est un style de vie « ascète » où…

L’éthique est très présente dans cette question.

Car dans la permaculture, on considère les récoltes additionnées simplement comme une somme des denrées, conservées, stockées et créditées au principe de culture dans le cadre de la conception des jardins. Les récoltes (productions) intrinsèques sont également considérées, c’est à dire, les éléments produits par la nature elle-même, en dehors de la culture humaine « organisée ». Ces éléments naturels vont permettre aux hommes d’y trouver toute source d’aliments, graines, herbes aromatiques, baies, fruits… mais vont aussi nourrir les animaux, vaches, moutons, chèvre, poule et aussi oiseaux et rongeurs, qui participent de l’équilibre du système, qui trouveront là, la source de leur nourriture.

Dans la permaculture, on considère par ailleurs les « rendements impalpables ».

Les rendements impalpables sont les bénéfices qui seront tirés de ce mode de culture, ceux liés à la santé et à la nutrition, à l’équilibre, à la sécurité alimentaire, au bien-être et à la satisfaction personnelle. La permaculture repositionne entièrement le concept de vie, dans un contexte social apaisé et basé sur un mode de vie satisfaisant et enrichissant, dont la notion du respect de l’équilibre de la nature intégre l' »Homme » comme un élément constitutif de la nature et pas comme un être supérieur à elle et qui la dompte.

C’est, sans surprise, la recherche de ces rendements de long terme, durables et non profitables, qui poussent le plus souvent ces « sociétés » dans l’optimisation de l’organisation de la vie, dans un dessein favorable à son rayonnement. La grande idée étant de ne pas « perdre son âme » (encore une idée religieuse mais considérons-là juste comme une expression) dans une course folle au rendement, aux profits, qui abouti dans nos sociétés occidentales à la surproduction, au gaspillage, à la destruction et où l’on fait fi des peuples les plus fragiles, les plus pauvres, qui ne peuvent y accéder.

Permaculture et suffisance :

C’est le constat de l’épuisement de la nature sous les coups de boutoirs de l’agriculture moderne productiviste – la course à la production coute que coute basé sur les énergies fossiles – qu’est né le concept de « suffisance » et de « durabilité » dans la permaculture. Une base éthique indissociable, constituante, fondatrice de la notion de rendement.

Agriculture et productivisme

Les « grands » pays occidentaux, après la seconde guerre mondiale, se sont lancés dans une agriculture productiviste outrancière où les cultivateurs ne faisaient pas grand cas de la terre qu’ils cultivaient. À cette époque, les cultivateurs avaient une mission, celle de nourrir l’Europe… Mais, jusqu’aujourd’hui et malgré les différentes crises qu’ils ont traversées, ils ne se sont jamais posés la question de l’impact environnemental de leurs méthodes. Ils ont fermé les yeux, encouragés par leur syndicat, les banques, parfois même leur cupidité. Ils ont fuit en avant dans un manque de respect des sols, mais aussi des bêtes d’élevage, jusqu’à perdre complétement le fil.
Le résultat ? Aujourd’hui, les sols sont contaminés, pollués, tout comme les nappes phréatiques, et c’est pareil des aliments que nous trouvons sur nos étals, et jusque dans la chair des poissons. Et pourtant… On en parle peu mais l’agriculture intensive est peu efficace. Elle produit certainement des volumes importants, mais sur d’énormes surfaces, à coup d’engrais, à coups d’outils mécaniques qui retournent la terre en profondeur détruisant la couche la plus riche et bien sûr à coup de pesticides qui finiront par nous rendre tous malades… Le rendement de ces cultures est 10 fois moins performant que celui de la permaculture. Le concept productiviste a perverti notre chance de cultiver la terre en un droit de maltraiter la terre. Mais à la toute fin, le monde y perd, nous y perdons.

Société et santé :

Savez-vous qu’en France la moyenne de la durée de vie « en santé » recule de quelques mois chaque année depuis 2006. La pollution de l’air, la polution des sols et la pollution alimentaire en sont responsables.

Permaculture facile :

Découvrir la culture en lasagnes de permacultures, une méthode idéale pour les jardins au sol pauvre.

Photo Alôsnys piked on wikiedia.org – under Creative Commons V4 licence.

 

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