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Melon

Le melon, la culture les variétés...
Le melon est le fruit symbole de l’été. On connaît tous le melon de Cavaillon – et bientôt celui de Chine… tant les hypermarchés mettent de pression sur les prix des producteurs de France… Passons… Mais savez-vous que ce fruit , il y a de longues années, était largement cultivé dans le Sud Ouest ?Il existait une belle production du côté de Nérac dans le Lot et Garonne, en frontière du Gers, patrie de Henri IV. Bon, je ne vais pas me lancer dans un cours d’histoire de France, j’en serais malheureusement incapable. Cette culture du melon de Nérac s’est presque éteinte. Les terres ont été massivement récupérées pour des cultures plus rentables, plus massives, plus polluantes et sans doute plus rémunératrices… Et ça n’est même pas sûr !

Le melon, on le cultivait aussi bien plus au nord, il y a d’ailleurs le melon Charentais – pas très loin de là – très cultivé aujourd’hui mais, on le sait moins, d’autres variétés sont issues de Bretagne, comme le melon « Gris de Rennes ».

Melon et souvenirs… Souvenirs… Johnny, sors de ce corps !

Un souvenir d’enfance, mais je ne vais pas commencer à vous raconter ma vie… Si ? Bon d’accord alors, si !
Il y a de cela longtemps, à une époque où nous ne partions pas très souvent en vacances, mes frères et moi… Cette année là, pourtant, mes parents nous avaient emmenés dans le sud, été 1976. L’histoire se passe chez une amie d’enfance de ma mère qu’on ne voyait que très rarement. Elle et son mari habitaient, avec leurs enfants, en pleine campagne, entre L’Isle sur la Sorgue et Saumane, dans le Vaucluse, pas très loin d’Avignon, on y danse, on y danse, et on y mange du melon mais j’y viens…
Nous logions chez eux, dans un mas en rénovation.
Le maître qui rénovait les lieux était potier de profession. J’ai un bon souvenir des pièces qu’il créait, plutôt originales dans les formes et les couleurs, les reliefs, contrairement à la production locale plus « attendue ». La « production » était cuite chez eux, juste à côté de son atelier, dans un vrai four à poterie qu’il avait construit lui-même. Bon. Là, je m’égare vraiment, puisque je ne suis pas censé parler de poterie mais de melon, mais j’y viens, Julien.
Tout autour de la propriété, s’étendaient des champs et des champs de melons. Ça y est, j’y suis, on est dans les champs. Vous sentez l’odeur du melon ? Vous entendez ? Les cigales chantent sur le silence, le soleil brûle et brunit la peau, ça y est, vous êtes en provence… Un léger vent rendait parfois l’atmosphère un tout petit peu plus respirable pour le jeune nordiste que j’étais, peu habitué aux grosses chaleurs surtout en cette année 76.

Souvent en fin d’après midi, je regardais le maraîcher venir travailler à proximité, vérifier les cultures de melon, ouvrir le réseau d’eau, fait de petits canaux qui irriguaient les parcelles et alimentaient les fruits…

Quand il venait, il ramassait, récoltait les melons, et, sans faire le « vieux con » c’était une autre époque où la performance, l’optimisation, n’était pas le « mètre étalon ». Non, le mètre étalon, c’était l’amour du métier, l’amour du melon, et aussi la générosité. Et certains détails ont besoin d’être rappelés – les maraichers du coin sélectionnaient les plus beaux fruits, puis, à part, déposaient dans des cagettes de bois léger, les melons qui ne pourraient trouver acheteurs, les fendus, les meurtris, les éclatés, sous la pression du soleil, de leur jus, résultat des débordements de leur croissance trop rapide.

En partant, les producteurs déposaient les cagettes sur le bord de la route, pour que les gens plus démunis puissent les trouver et se servir, afin que les fruits ne soient pas perdus pour tout le monde.

Parfois, mes frères et moi, nous allions choisir un melon, on l’ouvrait avec nos mains et le coupions avec un vieux couteau cassé, simplement, et nous dégustions le melon à proximité du champ, à l’ombre d’une rangée de grands arbres, le long d’un petit canal d’irrigation. On se régalait, dans le silence de cette campagne, on profitait de ce moment de partage, c’était un sentiment d’heureuse nouveauté pour un enfant de 9 ans, c’était la liberté… C’était la vraie vie !

« On dirait le sud, c’était pourtant bien », et j’ai l’impression que c’était il y a « plus d’un million d’années ».

Nom botanique :

• Cucumis melo

Type de plante

• Le melon est un fruit

• Cycle: Plante annuelle

• Famille : Cucurbitaceae – cucurbitacée

• Forme : plante rampante

Particularité

Il existe plus de 600 variétés et une dizaine de types de melons. En France, on en cultive couramment 4 types de variétés : le Cantaloup Charentais, c’est le melon classique, le Charentais Brodé, le Vert Olive, avec une peau verte et de forme ovale et le melon Galia, la peau jaune à relief et à chair verte. Cette variété a pris un bel essor ces denières années.

D’autres variétés plus anciennes sont encore cultivées, mais semblent en perte de vitesse ou en de nombreux endroits ont complétement disparu : Serpent, Rouge de Perse, Petit gris de Rennes, Sucrin de Tours et melon de Trets.

En France, trois régions de production bénéficient d’une IGP – Indication Géographique Protégée :
les melons du Haut-Poitou (dpt. de la Vienne et des Deux-Sèvres), les melons du Quercy (Lot) et, depuis 2012, les melons de Guadeloupe.

Avantages au jardin potager

Le melon est une plante qui aime le soleil et les chances de mener à bien cette culture ne sont pas identiques pour tous les jardins potagers.

Peut-on en cultiver le melon au nord de la Loire ?

Oui, certaines variétés viennent d’ailleurs de région qu’on peut situer au nord de la France, comme la Bretagne où l’on trouvait le melon « Petit gris de Rennes ».

Dans le Nord, Nord ? Il faut simplement que la période de soleil dure suffisamment longtemps pour permettre au fruit de mûrir et d’élever le taux de sucre du fruit, parce que si on cultive le melon, ce n’est pas pour manger de la courgette 😉 !

Le melon Cantaloup produit environ 4 à 6 kg par m2. Chaque fruit pèse généralement 1 Kg. ce qui fait environ 5 fruits par m2.

L’info du jardinier

Le melon est sensible à quelques maladies comme l’oïdium.

C’est une plante qui a besoin d’eau pour produire son fruit, mais l’arrosage doit être fait au pied du melon et il faut surtout éviter d’arroser ses feuilles.

Cette précaution à l’arrosage ainsi qu’un paillage procureront les conditions optimales pour éviter l’oïdium.

Le melon peut subir les effets d’autres maladies : le fusarium oxysporum et le mildiou.

Attention aux Pucerons !

Le melon est également sensible à un virus : le « virus mosaïque » qui infecte aussi d’autres plantes/légumes : le concombre », la pastèque et la courgette.

Ce Virus est amené par un Puceron particulier : (Aphis gossypii) cliquez pour plus d’informations sur le site de l’INRA.

Infos +

Le melon est un fruit climactérique.

Qu’est-ce qu’un fruit Climactérique ?

C’est un fruit ou légume qui a besoin d’une phyto-hormone pour sa maturation : l’éthylène. C’est également le cas des pommes, des bananes, des poires et des tomates par exemple.

Quand semer le melon ?

On peut le semer sous abri, c’est d’ailleurs de cette manière qu’il commence sa vie chez les producteurs de melon,  mais il faut se souvenir que le melon n’aime pas être déplacé et qu’il s’affaiblit chaque fois.

• Semez de préférence en pleine terre. à partir d’avril-mai dans le sud et mi-mai dans le nord de la France.
• Semez sous abri chaud, à partir de fin février.

Comment semer ?

• Si vous faites les semis sous abri, procédez dès le mois de mars dans un mélange de terreau, compost et de terre du jardin.
• Conservez les plants jusque début mai, même dans le sud.

Semis en pleine terre :

• Plantez 3 graines tous les mètres, en poquet, pour ne conserver que la pousse la plus « forte », une fois que les graines auront levées.

Une fois la pousse bien levée, environ 10 à 15 cm, pincez le melon après la 1ère feuille bien formée, puis ensuite pincez chaque rameau au dessus de la 2ème feuille. Ceci pour permettre la ramification et la possibilité de multiplier les fruits sur chaque pieds de melon. (Lire ci dessous pour ne pas confondre feuille et Cotylédon)

Comment planter ou repiquer le melon ?

Ce qu’il faut savoir, mais vous vous en doutez, le melon est un fruit qui demande de la place. Il n’est pas difficile au jardin, mais  demande tout de même un peu de travail.

• Amendez la terre du potager avec du compost ou du terreau de plantation en recouvrant la terre du jardin.

• Pour repiquer un plant de melon en pleine terre, faites des trous suffisamment larges (30cm de diamètre et de profondeur) espacés d’un mètre chacun. Généralement les plants de jardinerie auront été pincés (voir ci-dessous).

Renforcer les pieds du melon, pour qu’ils donnent des fruits plus beaux et plus nombreux ?

Les jardiniers qui pratiquent, qui cultivent le melon vous le diront : il faut pincer* la plante, pendant tout le temps de la pousse du jeune plant.

*Pincer, c’est l’action de couper ou de tailler la plante. On dit pincer parce que le geste peut se faire avec les mains, en « pinçant » la feuille ou la tige avec les doigts.

En ce qui concerne le melon, la « taille » peut être fastidieuse. Suivez le guide ! Attention ce n’est pas des maths, mais ça y ressemble.

Pincer le melon ? Expliquons !

• La tige principale reçoit tout d’abord deux cotylédons* qui tomberont un peu plus tard. (*Cotyledon : genre de plante/feuille grasse). Ce ne sont pas les feuilles définitives du melon, elles ont d’ailleurs une forme différente.

• Quand la tige a développé 4 feuilles, on la « pince » pour n’en laisser que 2.

• À la base de chaque feuille va se développer une nouvelle tige, on compte donc 2 tiges.

• Quand chacune de ces 2 tiges aura développé cinq feuilles, on pincera chaque tige de façon à ne laisser que 3 feuilles par tige. Vous pouvez bien sûr utiliser des ciseaux passés à l’alcool pour les désinfecter.

• L’opération va se répéter à nouveau, pour former à la base de chaque feuille une tige, ces tiges développeront à leur tour 5 feuilles. Là encore, on réitèrera l’opération en pinçant une dernière fois. Le pied de melon aura été pincé 3 fois.

• Les fruits vont commencer à apparaitre et certains deviendront des melons.

• C’est presque fini.

• Coupez 2 feuilles au-dessus de chaque melon bien développé.

Récolte du melon :

La période de récolte du melon peut varier selon les régions.
• Généralement elle intervient entre juillet et septembre, 4 mois après les semis.

Variétés de melon à cultiver

Le melon brodé (Cucumis melo reticulatus) :

Il est de forme ronde, son écorce ou sa peau est irrégulière et avec des reliefs, sa chair est orange-saumon.

Melon Cantaloup :

C’est le melon classique, que l’on connait bien en France. Comme le melon brodé, sa chair est orange saumon, juteuse et sucrée ; sa forme est ronde également, sa peau (ou écorce) lisse.
Attention toutefois : le fruit doit être consommé « à point » trop mûr, il concède un goût médicamenteux, un goût d’acétone. Attention à sa conservation.

Melon Galia :

C’est un melon qui a largement investi nos étals depuis quelques années, il est de forme ronde et sa peau jaune présente de légers reliefs. Le goût de sa chair verte (parfois blanche) est plus légèrement sucré et dégage des saveurs délicatement « herbeuses ». Plus sophistiqué que le melon Canteloup, il se conserve également un peu mieux.

D’autres variétés :

Les melons hami, sucrin, et encore le melon inodore (inodorus).

Melon Honeydew :

A ne pas confondre avec Galia. Le fruit est rond, la peau – ou écorce – est lisse, très claire, presque blanche. C’est un gros fruit d’environ 2 kg. Sa chair tire vers le vert. Il est à maturation non climactérique, il se conserve mieux que ses cousins climactériques. Il est issu du melon Blanc d’Antibes.

Le melon serpent ou concombre arménien

Le « melon serpent », appelé parfois « melon arménien » ou « concombre arménien », produit des fruits aux formes minces et irrégulier, atteignant des tailles surprenantes, à plus de 1 m de longueur ! Sa couleur est vert très dense ou jaunâtre. C’est une variété qui possède des saveurs originales, proche de celles du concombre. C’et un melon qui peut être conservé à la manière des cornichons, confit dans du vinaigre.

Il existe encore beaucoup d’autres variétés… N’hésitez pas si vous cultivez le melon chez vous, des variétés originales, anciennes, ou non,  à nous laisser des commentaires et nous envoyer des photos….

Maladies

L’oïdium :

Comme pour beaucoup d’autres plantes, les premiers signes de la maladie sont les feuilles tachetées.
Comment traiter l’Oidium ?

A titre préventif, quelques conseils !

• Espacez bien vos plantations. Si la plante n’a pas la possibilité de s’aérer, de sécher entre les pluies, les feuilles humides favoriseront l’apparition du champignon : L’oidium adore humidité et chaleur.
• Si vous avez semé sous abri, il est indispensable d’aérer car le champignon pourrait commencer son attaque ici.

• Le melon et les cucurbitacées en général nécessitent des apports parfois importants. Evitez le fumier riche en azote préférez lui le compost.

• Il faut absolument éviter les infections précoces. Ce sont celles-ci qui nuiront à vos plantations. Les attaques plus tardives seront bien moins nocives.

• En cas d’attaque, il faut couper les feuilles atteintes et les bruler. On ne le dira jamais assez mais ne les jetez surtout pas au compostage !

A savoir :

Certaines variétés d’hybrides plus récentes seraient plus résistantes à ce champignon parfois dévastateur. Alors renseignez-vous dans votre jardinerie préférée… Mais sachez que des bonnes graines bien sélectionnées devraient produire de meilleurs fruits que des hybrides F1… N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience en nous laissant un commentaire. Merci.
Vive le melon !

Exposition
Arrosage
Taille du plant
Espace des plants
Arrosage
exposition
Hauteur et largeur
espace entre plants
Soleil
Terre humide,

(arrosage sur pied)

1 m
1 m
Profondeur des semis
Période semis
Période de récolte
Profondeur de plantation
Profondeur de plantation
Profondeur de plantation
1 cm
Après le gel mai – juin
De juillet à septembre

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