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L’EVEIL DE LA PERMACULTURE

L'éveil de la permaculture, un film de Adrien Bellay, interviewé par jaime-jardiner.comL’Éveil de la Permaculture, c’est le nouveau film d’Adrien Bellay

Avant propos…

Vous vous en souvenez sans doute, il y a quelques mois lors de la sortie du film Le Potager de Mon Grand-Père réalisé par Martin Esposito, à jaime-jardiner.com, nous nous étions engagés pour faire connaitre le film, avec la modestie de nos moyens, certes, mais aussi avec l’énergie de la jeune pousse !

Nous récidivons aujourd’hui avec la sortie du film d’Adrien Bellay, L’Éveil de la Permaculture.

Si vous nous suivez, si vous êtes jardinier amateur, accroc à la culture en bio, avec une sensibilité écolo-humaniste, la permaculture, vous connaissez déjà. Pour certains d’entre-vous, peut-être êtes vous même déjà impliqués dans un mouvement qui, s’il est né en Australie dans les années 70, prend de plus en plus d’ampleur en France, en Europe, et presque partout dans le monde depuis quelques années. La permaculture est une vraie lame de fond qui bouleverse les schémas de la culture productiviste telle qu’elle existe aujourd’hui, même si il faudra beaucoup de temps pour qu’elle s’impose comme modèle, si ce modèle devait s’imposer.

Est-ce qu’Adrien Bellay est « référent » dans ce mode de culture ? Non, Adrien vient du monde du cinéma au départ. Mais c’est qui rend le film tout à fait séduisant. Ce film est une opportunité, un questionnement, une découverte qui ouvre de fabuleuses perspectives, pour lui et pour nous tous, pour peu que nous soyons prêts à revenir, plutôt à reprendre en main, notre alimentation et à entrevoir nos méthode de culture avec un oeil neuf..

Nos modes de vie d’aujourd’hui, citadins ou non, ne nous permettent pas toujours de mener une réflexion sur le sens des choses. Ils ne permettent pas non plus la prise de recul nécessaire pour constater que nos sociétés ne sont pas « au mieux », et accepter que nous faisons partie, souvent involontairement – ou inconsciemment – de cette marche forcée vers une fin certaine.
Même dans nos campagnes, les cultivateurs eux mêmes  aux premières loges d’un mode de culture destructeur, peu efficace, polluant, tueur – maladies liées aux pesticides et même suicides – ne remettent pas en perspective leur « métier ». C’est d’autant plus surprenant, alors que jours après jours de nouvelles preuves des dégâts faits à la nature et qui nous touchent par rebond sont mises en évidence. Peu d’entre-eux se mobilisent pour mener analyses et réflexions sur leur avenir et le notre, pire, souvent dans le déni, il refusent d’accepter les faits. Ils sont par ailleurs enfoncés pour beaucoup dans un sillon financier qui les tient un peu comme des junkies en manque de dose, et poussent les institutions pour conserver leur droit à polluer, sans contrainte…

L’éveil de la permaculture intervient au bon moment, le film sort dans une période, à la croisée des évolutions des peuples :  perception des ressources naturelles, intérrogations sur nos modes d’alimentation et de consommation, évolution de notre rapport à la nature… Plus généralement, le film L’éveil de la permaculture est là pour faire découvrir la permaculture, provoquer une prise de conscience, défendre des valeurs qui montrent le chemin pour sortir nos sociétés de l’ornière dans lesquelles elles sont. Le film est aussi une « pierre dans le jardin » de l’agro-industrie qui voudrait nous faire croire qu’il n’y a pas d’autre voie… que la fuite en avant.

Oui, il existe des solutions pour mieux cultiver, pour bien se nourrir tout en respectant l’homme et la nature. La permaculture en est un bon, c’est ce que nous montre Adrien Bellay avec L’éveil de la permaculture.

L'éveil de la permaculture, un film de Adrien Bellay, interviewé par jaime-jardiner.com

Interview de Adrien Bellay, réalisateur

Je remercie Adrien Bellay pour son film, et aussi, d’avoir pris le temps de répondre à jaime-jardiner.com en quelques questions.

Merci Adrien !

À quelques semaines de la sortie de L’Éveil de la Permaculture (19 Avril 2017),  comment vous sentez-vous ?

Je suis impatient ! J’ai déjà eu la chance de rencontrer le public lors des nombreuses avant-premières, et les discussions après le film sont toujours très enrichissantes. C’est aussi l’occasion de croiser des gens que j’ai eu la chance de rencontrer en tournage, ça ne me laisse pas indifférent. Et puis on ressent ce mouvement de fond, très puissant. Beaucoup de spectateurs doivent faire face à des choix de vie différents, le film leur parle et les accompagne dans ce mouvement de transition !

Et surtout j’apprécie tout le chemin parcouru. A la façon d’une expérience, j’ai démarré ce projet sans véritablement savoir jusqu’où cela irait et je ne n’imaginais vraiment pas une sortie de cette envergure… J’avais à cœur de bien faire, j’ai jeté toutes mes forces et mes croyances dans ce film, ça a fini par porter ses fruits.

JJ – Vous avez réalisé un premier film indépendant, La Voix des Tatuyos, et donc sort bientôt votre nouveau film documentaire l’Éveil de la Permaculture. Quel est le cheminement personnel qui vous mène dans un premier temps sur les plateaux de l’audiovisuel national, puis vous conduit à la production de documentaires plus « engagés » ? Y a-t-il un lien conscient ou inconscient entre ces 2 films documentaires ? Le regard posé sur une société qui vit en proximité avec la nature, vous a-t-il fait évoluer dans vos convictions, jusqu’à déclencher des réflexions sur nos modes production alimentaire ?

AB – À l’origine j’ai suivi des études pour m’orienter vers les métiers du cinéma, mais finalement j’ai eu l’opportunité de travailler très vite pour des sociétés de production et les chaînes de télé. J’y ai pris goût mais mon premier objectif s’est éloigné peu à peu. Des années plus tard, j’ai senti en moi comme une lassitude, un certain recul face à mon métier… Je me sentais en rupture avec les messages véhiculés par les médias et le manque de sens et de créativité proposé par mon métier. J’ai trouvé du temps pour m’exprimer autrement, en cherchant des projets qui pouvaient fonctionner indépendamment du monde de la télé et surtout qui parlaient de sujets en prise avec le réel, loin de la société du spectacle.

Entre les préoccupations du peuple indien des Tatuyos et les préoccupations du monde occidental « alternatif », finalement il y a un lien, le souci de préserver les traditions. D’un côté sauvegarder à travers la mythologie et l’imaginaire collectif un savoir-faire et un savoir-être, et d’un autre côté retrouver l’expérience des anciens à travers une méthodologie. On se situe là à deux moments d’une évolution : une civilisation qui se retrouve nez à nez avec la mondialisation, et une civilisation qui a déjà été bouleversée par cette même mondialisation.

Ces modes de vie préservés ou désirés ont pour point commun, une envie de relation plus harmonieuse entre l’homme et la nature. Ils m’ont fait prendre conscience de nos modes de consommation, de notre façon d’interagir en société et avec notre environnement. En partageant ces modes de vie exemplaires, j’ai cherché à mettre en avant des solutions, pour aller vers un monde collaboratif plutôt que compétitif, vers plus de responsabilisation et moins de consommation…

JJ – Quand on ne connaît pas précisément la permaculture, on la désigne comme un ensemble de techniques de culture – ce pourrait être le cas –  alors qu’en réalité elle recouvre bien plus de choses. Depuis son « invention » dans les années 70, elle apparaît plutôt initiée comme un dogme. Elle est d’ailleurs souvent appréhendée comme une conduite de vie, presque opposée à celle des sociétés occidentales « modernes ». Comment percevez-vous la permaculture ? Comment vous y êtes-vous intéressé pour produire votre film ? Quelles ont été vos étapes ? 

AB – Vous l’avez vous-même bien défini dans la question. J’ai saisi assez tôt que la permaculture était autre chose que du simple jardinage ou une autre façon de faire de l’agriculture. J’ai acquis « la vision globale » comme disent les permaculteurs, cette façon de s‘intéresser davantage aux interactions entre les éléments plutôt que de s’intéresser aux éléments en tant que tels – plus de généralisation, moins de spécialisation.

J’ai écrit la trame du film autour de la formation puisqu’il était plus simple de trouver des interlocuteurs qui se revendiquaient comme tel, et je savais leur parole réfléchie sur le sujet. Sans me rendre compte que la transmission était intrinsèquement liée à la pratique de la permaculture… puisque finalement le permaculteur doit sans cesse revoir ses acquis, sans cesse se remettre en question, en somme être bourré d’humilité…

JJ – La pratiquez-vous vous-même ?

AB – Disons que je fais de la permaculture à ma façon, en réalisant un film, je me suis formé brièvement lors des tournages et du montage, et j’essaye de diffuser, avec mes mots et mes images, son message positif, universel et plein d’espoir. J’ai trouvé mon rôle en faisant ce film. Je me revendique davantage « cinéaste-engagé » que « perma-filmeur ». Ma passion première reste le cinéma. Après l’avenir me dira si la permaculture et ma vie ne font plus qu’un !

JJ – On connait tous aujourd’hui, et depuis longtemps, les dégâts des pesticides sur la nature, sur la santé des cultivateurs-producteurs-éleveur et la nôtre. On sait les nappes phréatiques contaminées partout où l’agriculture intensive est présente. Pourtant les professionnels, dans leur grand nombre, refusent cette vérité, et poursuivent avec toujours plus d’assiduité l’utilisation de ces produits nocifs. Croyez-vous possible un changement de paradigme, à la fois chez les agriculteurs à court ou moyen terme ? Pensez-vous que votre film et d’autres comme Demain le film puissent jouer un rôle en ce sens ? Est-ce que c’est justement «  ce qui vous meut » ?

AB – C’est en train de bouger au niveau de la formation, les programmes des BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole), des BTS agricoles, des écoles d’ingénieurs agronomes sont progressivement entrain d’ajouter un chapitre permaculture à leur programme. Le corps enseignant s’adapte en quelque sorte à la demande et aux préoccupations grandissantes de la société et de beaucoup de paysans envers l’écologie. Nous allons pouvoir montrer le film dans ces espaces de formation, emprunter cette brèche et accélérer ce processus.

AB – A mon sens, la transition viendra plus difficilement des agriculteurs en conventionnel, enfermés dans un système financier trop contraignant pour pouvoir en sortir…

« Demain », « En Quête de Sens » et d’autres l’ont prouvé dernièrement, le cinéma a cette puissance que les autres arts n’ont pas forcément, c’est une force politique, un pouvoir d’agir. Le cinéma met en mouvement les images, il met aussi en mouvement le spectateur…

JJ – Merci Adrien ! Belle vie à L’Éveil de la Permaculture !

Chers lecteurs, vous l’aurez compris, la permaculture fera partie de notre avenir, et ce sera pour toutes les personnes qui vont s’y lancer, une véritable bouffée de vie. Ce sera renversant, ce sera formidable de découvertes et de bonheur partagé ! Soutenez le film d’Adrien, allez le voir, invitez vos amis, et regardez-le avec un oeil neuf, de la bienveillance, et de la perpective.
Merci à tous.

L’Éveil de la Permaculture : la bande annonce du film…

Si le film n’est pas diffusé dans votre ville, et que vous aviez envie d’oeuvrer à une projection, contactez la maison de production et, pour connaitre les salles qui projettent le film rendez-vous sur le site de : Destiny Films

 

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